11/03/2007

Le Quatuor de Jazz libre du Québec / 1968


Derrière l'Osstidcho et plusieurs grands albums, il y a eu le Quatuor de jazz libre du Québec. Voici un bref historique de ce groupe resté trop longtemps dans l'ombre.



Actif de 1967 de 1974, le Quatuor de Jazz Libre du Québec est considèré comme le premier groupe de "Free Jazz" ou "Musique Actuelle" au Québec. Mais ce groupe à été connu sous différents noms durant son existence:

-Le QUATUOR de Jazz libre du Québec (l'album du groupe 1968)
-Le Quatuor du NOUVEAU Jazz libre du Québec (Charlebois 1968 & Forestier 1969)
-Le ROCK libre du Québec (45t "tout écartillé" de Charlebois 1969)
-Le JAZZ LIBRE du Québec (accompagnant Raoul Duguay: Poême et chants de la résistance vol.2 1970)



L'album a également été réédité deux fois après sa parution originale. La pochette avait été retouché à chaque fois comme on peut le constater sur le montage photo ci-dessus.

Mais pourquoi tout ces changements de noms au groupe ? En fait parmi les nombreux enregistrements du Quatuor, le groupe n'a vraiment été composé de 4 personnes que lors de leur seul et unique album (en 1968). Mais même là, il y avait un pianiste invité.


Sur ce disque on comptait alors Yves Charbonneau (Trompette), Jean Préfontaine (Sax Ténor), Maurice C. Richard (Contrebasse), Guy Thouin (Percussion) et Pierre Nadeau (au Piano) fut "invité". Remarquez qu'à l'endos de l'album le nom du groupe est plus long. Les mots "du nouveau" sont rajoutés.








Sur le deuxième album de Louise Forestier, le Quatuor est composé de Maurice C. Richard (Contrebasse), Guy Thouin (Percussion) mais aussi de Jacques Perron (piano orgue) et Michel Robidoux (guitare).










Sur l'album "Les Alexandrins... et le double jeu" le Quatuor est un trio composé de Maurice C. Richard (Contrebasse), Guy Thouin (Percussion) et Jacques Perron (piano orgue).










Sur l'album non musical d'Yvon Deschamps "Les Unions qu'ossa donne", le Quatuor est ironiquement à sont maximum (6 musiciens): Yves Charbonneau (Trompette), Jean Préfontaine (Sax Ténor), Maurice C. Richard (Contrebasse), Guy Thouin (Percussion), Jacques Perron (piano orgue) et Michel Robidoux (guitare).







Sur l'album Lindberg de Charlebois, les musiciens ne sont pas identifié mais je soupçonne Charlebois (et probablement l'Osstidshow) d'avoir eu la formation maximal comme pour Deschamps.










Sur l'album "Tsordaffaires" de Jean-Guy Moreau, aucuns des mots: "Quatuor-de-Jazz-libre-du-Québec" n'est inscrit et pourtant dans la liste de musiciens le Jazz libre y est en Quatuor mais en version différente de celles de leur album: Maurice C. Richard (Contrebasse), Guy Thouin (Percussion), Jacques Perron (piano orgue) et Michel Robidoux (guitare).


Il existe aussi des trames sonores de 2 autres films de l'ONF en 1969:





...Et pourquoi pas?
François Séguillon, 1969








Tout le temps, tout le temps, tout le temps...?
Fernand Dansereau, 1969








Après l'Osstidcho, à partir de 1970, les choses on changé pour le groupe. Il y eu une rotation du personnelle. Certains membre du groupe on joint les rangs de l'infonie (Guy Thouin). Il sera remplacer par, notamment, Jean-Guy Poirier (1972-73) puis Mathieu Léger (73-74).







Certains ont formé d'autres groupes; exemple Jacques Perron format "Les enzymes" qui deviendront "Vos Voisins". Quoique Perron ne fut pas un des membres originaux du Jazz libre, il fut non moins omniprésent lors des nombreux enregistrements.


Parmi les légendes urbaines, on dit que Raoul Duguay aurait fait parti du Jazz libre, ou bien "l'infonie" aurait été l'extention du Jazz libre. Oui et non. Oui parce que sur le premier album de l'infonie, on compte tout les membres "originaux" du Quatuor (parmi une dizaine de musicien).


Oui aussi parce que sur "Poèmes et chants de la résistance vol.2", Duguay y fait un poème accompagnée du "Jazz libre" et non de "l'infonie".

Mais non, l'infonie et le Jazz libre ne sont pas le même groupe; parce que dès le second album de l'infonie, les choses ont changés pour les deux groupes. Les musiciens de l'infonie n'était plus les mêmes, et on pouvait constater que le noyaux dur était vraiment formé de Walter Boudreau & Raoul Duguay.

Le Jazz libre fonde une commune artistique (nommée "Le petit Québec libre") brièvement en Estrie puis à Val-David 1970-72. Après un incendie criminel déclenché par un agent double de la Gendarmerie Royal du Canada (comme révélera la commission Keable et d'une moindre mesure la commission MacDonald); le groupe redéménage à Montréal en 1973 et ouvre un bar dans le vieux Montréal: l'Amorce. Cette année là, le groupe joue en Italie.


Un court métrage de Pierre Monat "Y a du dehors dedans" est également fait sur eux par le nouvelle coop vidéo "Le Vidéographe".





En 1974 le groupe fit la trame sonore du film "Claude Gauvreau - Poète" pour l'ONF (signataire du célèbre manifeste "le refus global" 1948, Gauvreau s'était suicidé trois ans plus tôt). Étrange coïncidence ou non, c'est tout de même fascinant que le choix d'un groupe de "Jazz Libre" pour une bande son d'un film sur un poète automatiste. Qu'est ce que le "free jazz" sinon de l'automatisme musicale ?

Après un second incendie criminel de la GRC en 1974, cette fois-ci dans leur bar, le groupe se dissoue. Les membres étaient exténués d'être la cible de tant de haïne (selon Mathieu Léger, alors batteur).

Il faudra attendre 15 ans pour réentendre parler du QJLQ.

En 1989, Guy Thouin fit des démarches pour reformer le groupe original. Le but étant de faire un retour sur scène lors du Festival international de Jazz de Montréal cette année-là. Le concert (qui était supposé d'être enregistré) fut annulé à la dernière minute par Radio-Canada. Quel occasion raté ! Il y eut procès et les membres du groupe gagnèrent 5 ans plus tard.

La jazzthèque vous offre cet album précurseur.



******************************DU NOUVEAU******************************


En décembre 2011, la maison d'édition Montréalaise Tenzier a réédité en vinyle un enregistrement inédit du QJLQ. Il s'agit du passage du groupe à l'émission de radio de Radio-Canada "Jazz en liberté" 1973. Un extrait audio et un lien pour commander en ligne sont disponible ICI.








Guy Thouin (batteur et seul membre vivant de l'enregistrement original), à reformé le groupe en juin 2012 avec Bryan Highbloom puis Raymon Torchinsky.  En Mai 2014 l'étiquette Bronze Age Record a fait paraître en vinyle un enregistrement du groupe en concert au festival Suoni per il Popolo.

La jazzthèque québécoise vous encourage à acheter ces disques et à suivre la nouvelle formation du Nouveau jazz libre du Québec sur leur page Facebook et Bandcamp.


Aucun commentaire:

Publier un commentaire